corbillard se coince dans la rampe du garage. Les pompiers débarquent avec leur grande échelle pour débloquer l'intrus, ce qui crée l'attraction du dimanche après-midi, dans la morne ville de garnison qu'est Metz. Sous ces auspices, le concert est une vraie cata. On se retrouve à faire la première partie d'un groupe espagnol de musique planante devant 12 personnes endormies. Eté 1979. Concert à Compiègne, avec Modern Guy. On commence à s'éclater sur scène. Les picards restent de marbre devant notre prestation, le punk étant à peine arrivé dans ces contrées 'primitives'. Décidés à tout tenter pour dérider un public rétif, on se lance dans une version déjantée de Louie Louie de vingt minutes, à 9 musiciens. Chaos total. Enregistrement de l'album. On loue un 16 pistes chez Publison. Le jour où on vient le chercher, les gars de Kraftwerk sont là, et se font faire une démo d'un nouveau matériel, le DHM-89 B2, c'est-à-dire le premier échantilonneur du monde, invention française comme tout le monde ne le sait pas. Malheureusement, on a pas les moyens de se payer ce nouveau joujou.. On part s'installer dans la maison de campagne de mes parents, à Salency, (qui devient 'le château de Lancy' sous la plume de Jean-Eric) près de Noyon. On bricole un véritable studio d'enregistrement là-bas. Les voix sont prises dans les chiottes, la batterie dans la cuisine (comme il se doit). Le prix des synthés dernier cri qui encombrent la chambre à coucher dépasse celui de la baraque. Plusieurs fées se sont penchées sur notre berceau : Marc Caro nous a prêté son vocoder, Clode Arto de Mathématiques Moderne prépare les séquences sur son Oberheim modulaire, Maurice vient de s'acheter un merveilleux Roland Jupiter 4, synthé polyphonique à mémoire, et nous passons nos nuits à peaufiner les morceaux. Jacno et Hervé Zenouda passent nous |
![]() ![]() ![]() ![]() Jean-Eric Perrin, Rock n’ folk |